Dans l’entreprise, le dialogue est à conjuguer au pluriel. L’interaction entre chaque catégorie d’acteurs de statuts différents (gouvernance, direction, managers, salariés, représentants de salariés) constitue un dialogue singulier, dans sa finalité, ses modalités et ses obligations.
Ces différents dialogues relèvent du défi, tant par les espaces et les temps à y consacrer, que par les acteurs et leur capacité à les investir, pour constituer de réels moteurs, non plus des freins, pour l’entreprise. Ils ne sont ni intuitifs, ni naturels, mais le résultat d’une construction et d’un engagement, pour devenir des leviers au service des organisations et des enjeux du monde du travail d’aujourd’hui.
Ainsi, les entreprises européennes qui développent des réalités de dialogue professionnel et de dialogue social de qualité présentent une performance économique et une qualité de vie au travail plus importante (étude Eurofound).
Les grandes questions et défis du monde du travail sont encore trop rarement des objets de dialogue dans les entreprises.
Les différents dialogues, notamment social et professionnel ne se légitiment pas mutuellement, et peuvent se confondre.
Les nouvelles formes d’organisation comme le télétravail et les nouveaux outils d’échange comme les réseaux sociaux, impactent les cadres habituels du dialogue dans les entreprises.
Les acteurs des dialogues ne sont pas ou peu formés et acculturés aux rôles et pratiques de dialogues et aux questions qui doivent faire l’objet d’échanges.
Ces constats captés tout au long de nos interventions auprès des entreprises et confortés par les données issues d’études (Eurofound) ou de rapports (les assises du travail) ont forgés nos convictions.
Dans un contexte où de nombreux salariés questionnent leur rapport à l’entreprise, que les nouvelles générations expriment de nouvelles attentes vis-à-vis d’elle, le dialogue représente un axe structurant de la « marque employeur » et des démarches RSE.
C’est là que les salariés projettent une partie de la question du sens au travail, aujourd’hui au cœur de leurs préoccupations et c’est là aussi que les entreprises trouvent un des leviers d’adhésion et d’engagement de leurs collaborateurs.
Cela permet d’imaginer des solutions face aux défis des transitions écologiques et digitales, de faire que le travail produise à la fois la performance de l’entreprise et des conditions de travail de qualité.
Ce n’est pas tant le cadre ou les obligations légales qui font la qualité des dialogues, mais les moyens de sensibilisation, d’acculturation, d’accompagnement et de formation des acteurs dans leurs postures et leurs pratiques.
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